LES MINISTRES responsables des politiques de la science et de la technologie dans les pays Membres1 de l'OCDE et en Yougoslavie, réunis dans le cadre du Comité de la politique scientifique et technologique de l'Organisation ;

CONSIDÉRANT la contribution essentielle de la science et de la technologie au développement économique et social tant des pays industrialisés que des pays en développement ;

CONSIDÉRANT les défis auxquels sont actuellement confrontés les pays Membres, tels que le ralentissement de la croissance économique, le niveau élevé de chômage, les faibles taux d'accroissement de la productivité, la persistance de l'inflation, les déséquilibres structures de leurs économies, la hausse des prix de l'énergie et les problèmes d'environnement ;

CONSIDÉRANT que, pour surmonter ces difficultés et pour répondre aux besoins et aux aspirations de la société, la science, la technologie et l'innovation ont un rôle crucial à jouer ;

CONSIDÉRANT que la recherche fondamentale remplit une fonction irremplaçable dans la naissance des idées et des connaissances nouvelles, notamment celles qui sont nécessaires aux futures innovations techniques ;

CONSIDÉRANT que les politiques nationales exercent une influence importante sur la vigueur de l'effort scientifique et sur l'innovation ;

CONSIDÉRANT que les progrès de la science et de la technologie dépendent des nombreuses formes de la coopération internationale et de la circulation la plus large possible des idées et des connaissances nouvelles entre chercheurs, entre institutions et entre pays ;

CONSIDÉRANT l'utilité de consultations internationales suivies sur la formulation, la mise en œuvre et l'évaluation des politiques relatives à la science et à la technologie ;

DÉCLARENT :

1.         qu'il est nécessaire d'intégrer les politiques de la science et de la technologie et les autres aspects de l'action gouvernementale, en particulier, les politiques économique, industrielle, énergétique et sociale, ainsi que les politiques de l'éducation et de la main-d’œuvre ;

2.         qu'il importe de prendre en considération les mesures ci-dessous dans l'élaboration et la mise en œuvre des politiques de la science et de la technologie dans les pays Membres et en Yougoslavie :

A.         En ce qui concerne l'innovation technique :

1.    faire de la promotion de l'innovation un objectif des politiques économique, sociale et réglementaire ;

2.    accorder une haute priorité à l'investissement dans la recherche, le développement et l'innovation pour que les pressions du court terme ne compromettent pas les sources de la croissance économique future, de l'accroissement de l'emploi et de l'ajustement structurel ;

3.    créer des conditions favorables à l'innovation dans les secteurs public et privé, y compris l'ouverture des marchés, et inciter à prendre les risques que comporte l'innovation ;

4.    accorder une attention particulière au potentiel d'innovation des petites et moyennes entreprises ;

5.    encourager les efforts de recherche, de développement et d'innovation destinés à accroître l'efficacité et la qualité de l'activité du secteur des services publics et sociaux ;

6.    encourager les efforts de recherche, de développement et d'innovation liés aux problèmes mondiaux, notamment dans les domaines de l'énergie, des matières premières, de l'environnement, de l'alimentation, de l'urbanisation, de la santé et des conditions de travail ;

7.    promouvoir la diffusion de l'information technique.

B.         En ce qui concerne la recherche à long terme :

1.    préserver le dynamisme et la continuité de la recherche fondamentale et à long terme afin d'accroître le capital des connaissances scientifiques et techniques de base dans l'ensemble des disciplines ;

2.    renforcer le potentiel de recherche des universités et autres institutions concernées en veillant de façon appropriée aux problèmes que posent leur financement et leur administration, leurs équipements de recherche, leur personnel et leurs relations avec l'industrie, le secteur public et les autres secteurs de la société.

C.         En ce qui concerne les répercussions politiques, économiques, sociales et culturelles du changement technique :

1.    tenir dûment compte des conséquences sociales et culturelles des technologies nouvelles en ce qui concerne l'emploi, la mobilité et la formation de la main-d’œuvre ;

2.    surveiller l'introduction et la diffusion des nouvelles technologies tout en s'efforçant d'en évaluer les conséquences éventuelles pour l'économie, l'environnement et la société ;

3.    faciliter la participation du public à la définition des grandes orientations technologiques, notamment grâce à l'accès aux informations concernant leurs conséquences prévisibles à long terme, et par le développement de la compréhension qu'a le public de la science et de la technologie.

D.         En ce qui concerne la coopération scientifique et technologique internationale :

1.    stimuler les échanges de chercheurs, d'ingénieurs et d'étudiants entre pays Membres, faciliter la libre circulation des informations scientifiques et techniques et encourager les échanges technologiques ;  

2.    explorer les possibilités nouvelles de coopération dans les domaines d'intérêt commun en vue de mieux utiliser les ressources en hommes et les équipements, de partager les coûts, d'obtenir des résultats plus rapides et de mettre sur pied des efforts à grande échelle lorsque ceux-ci sont nécessaires pour s'attaquer efficacement aux problèmes ;

3.    encourager au niveau international les mesures permettant d'améliorer la base scientifique des réglementations dans des domaines tels que la santé, la sûreté technique et l'environnement ;

4.    entreprendre une large gamme d'activités en coopération avec les pays en développement en vue de renforcer leurs capacités scientifiques et techniques et de contribuer à la mise en œuvre et à l'évaluation de ces efforts.

Les Ministres DÉCLARENT en outre que l'OCDE devrait :

1.    prêter une attention accrue à l'intégration des facteurs scientifiques et techniques dans l'ensemble de ses activités, et notamment dans ses travaux consacrés aux divers aspects de la politique économique ;

2.    approfondir la compréhension des facteurs qui interviennent dans la production des innovations dans les pays Membres, et des répercussions des transferts de technologies ;

3.    aider les pays Membres moins industrialisés à s'attaquer aux problèmes qu'ils rencontrent dans leur action visant à accroître la contribution de la science et de la technologie à leur développement économique et social ;

4.    poursuivre les échanges d'expériences et d'informations entre pays Membres en ce qui concerne les politiques scientifiques et technologiques et faciliter l'élaboration de ces politiques ;

5.    faciliter l'évaluation par les pays Membres des conséquences du changement technique pour la croissance économique, le niveau de l'emploi, l'accroissement de la productivité, les changements structurels de l'économie, ainsi que pour l'environnement et pour la société dans son ensemble ;

6.    faciliter l'identification par les pays Membres des domaines de recherche où ils pourraient souhaiter coopérer et des moyens susceptibles de conduire à une telle coopération ;

7.    faciliter les efforts des pays Membres visant à renforcer le potentiel et les capacités scientifiques et technologiques des pays en développement.



1     La mention de « pays Membres » est réputée valoir aussi pour les Communautés Européennes.